Protection

L’objectif principal de l’Initiative conjointe UE-OIM est de renforcer les mécanismes de protection et d’assistance des migrants le long des principaux routes migratoires en Afrique, tout en veillant au respect de leurs droits, à leur accès aux services et à ce que le processus de migration soit sûre et mieux géré.

Les migrants peuvent faire face à de sérieux problèmes de protection, à savoir la violence, l’exploitation et les abus par des trafiquants, des passeurs et autres. Ils peuvent aussi être confrontés à des environnements hostiles dans les pays de transit et d’accueil. De nombreux migrants se trouvent dans des situations de vulnérabilité.

Comment l’Initiative conjointe UE-OIM soutient-elle la protection des migrants ?

 

1. Sauver les vies

Sauver les vies des migrants est la priorité la plus haute et la plus urgente. L’Initiative conjointe UE-OIM soutient les autorités compétentes à mener des opérations de recherche et de sauvetage dans le désert et en mer, dans le strict respect des droits des migrants.

  • En Libye, l’OIM continue de plaider en faveur de la fermeture des centres de détention et fournit de l’assistance humanitaire (y compris l'assistance médicale et et psychosociale), des référencements, du conseil ainsi que la réhabilitation des établissements. L’OIM soutient également les migrants en dehors des centres de détention en leur fournissant une assistance humanitaire d’urgence.
  • Les activités menées avec les garde-côtes libyens dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM comprennent l’assistance aux interventions de secours aux migrants sauvés ou interceptés, la formation sur les droits de l’homme et le soutien pour l’identification de migrants en situation de vulnérabilité.
  • Au Niger, des migrants qui quittent Agadez pour rejoindre la Libye ou l’Algérie via le désert peuvent se retrouver, pour diverses raisons, quelquefois abandonnés ou bloqués dans le désert. L’OIM en collaboration avec la Direction générale de la protection civile effectue des opérations de recherche et de sauvetage pour retrouver et mettre les migrants en sécurité dans trois centres de ressources et de réponse (MRRC) dans la région d’Agadez et leur fournir une assistance psycho-médicale et du conseil.
2. Protection des migrants en situation de vulnérabilité

L’initiative conjointe UE-OIM appuie l’assistance et la protection des migrants en situation de vulnérabilité, à savoir les migrants bloqués, les victimes de la traite, les enfants migrants non accompagnés ou séparés, les migrants ayant de graves problèmes de santé, entre autres.

Les formes d’assistance incluent :

  • L’assistance aux besoins élémentaires, dont la fourniture de produits non-alimentaires, de trousses d’hygiène, de nourriture ;
  • L’identification de vulnérabilité ;
  • L’assistance psychosociale ;
  • L’assistance médicale ;
  • La recherche de famille et évaluation familiale, si approprié, le soutien à la réunification familiale ;
  • L’évaluation et la détermination de l’intérêt supérieur des enfants non accompagnés en collaboration avec l’UNICEF ;
  • L’évaluation de risque pour les victimes de crime ;
  • Des options alternatives à la détention en Libye (si possible) et la facilitation des solutions à long terme, qui peuvent inclure le retour volontaire humanitaire.

À l’arrivée dans leurs pays d’origine, les migrants en situation de vulnérabilité reçoivent une assistance adaptée à leurs besoins spécifiques, y compris une assistance médicale et psychosociale à l’échelle individuelle et familiale.

L’Initiative conjointe UE-OIM renforce aussi les capacités des acteurs locaux et nationaux de protection, de défense des droits de l’homme, de lutte contre la traite des personnes et contre les violences basées sur le genre.

3. Mécanismes de réponse et de ressources pour les migrants (MRRM)

Les actions pour sauver les vies doivent aller de pair avec les mesures visant à améliorer les conditions de migrants le long des routes migratoires. Le but des MRRM est de fournir un vaste éventail de services pour améliorer les conditions de vie des migrants : 

  • Nourriture et eau 
  • Hébergement dans les centres ouverts
  • Soins médicaux et psychosociaux 
  • Options et informations juridiques 
  • Assistance au retour volontaire
  • Assistance à la réception et à la réintégration  
  • Référencements vers une assistance spécialisée, y compris pour des demandeurs d’asile, des victimes de la traite, les enfants migrants non accompagnés ou séparés et d’autres migrants en situation de vulnérabilité.  

Les MRRM au niveau des points de transit et des régions d'origine sont en train d'être mis en œuvre ou explorés avec les autorités nationales dans plusieurs pays, à savoir le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Gambie, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria, l'Éthiopie, le Soudan, le Djibouti et la Somalie.

4. Assistance au retour volontaire dans des conditions sûres et dignes

Le retour volontaire assisté et le retour volontaire humanitaire peuvent constituer des mesures de protection importantes. Ils sont souvent la seule option pour les migrants qui sont bloqués vivant dans des conditions extrêmes le long des routes migratoires et qui décident de retourner dans leurs pays d’origine sans avoir les moyens nécessaires au retour.  

Plus de 60 000 migrants bloqués le long des routes migratoires seront assistés au retour dans leurs pays d’origine.  

Le retour des migrants dans le cadre de l’assistance de l’OIM est volontaire. Chaque migrant décide librement de son retour et peut à tout moment se retirer du processus. Les retours volontaires sont faits sans atteinte au principe de non-refoulement. 

L’assistance suit une approche adaptée, mettant en avant les droits et les besoins du migrant. Les évaluations individuelles sont entreprises pour adapter l’assistance fournie à chaque migrant. Pour les migrants en situation de vulnérabilité comme les victimes de la traite, les enfants migrants non accompagnés ou séparés, les migrants nécessitant des soins médicaux, l’OIM suit des procédures spécifiques avec les mesures de protection en place. 

L’OIM a élaboré des lignes directrices pour intégrer la protection dans ses processus d’assistance au retour volontaire assisté et de retour humanitaire volontaire.

5. Assistance consulaire

Faciliter l’accès aux services consulaires est une étape cruciale dans la protection des migrants en situation de vulnérabilité, y compris le processus de retour volontaire, la réunification familiale, les demandes de visa pour des raisons humanitaires ainsi que les admissions humanitaires.  

Pour faciliter l’accès aux services consulaires pour les migrants bloqués, l’assistance dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM comprend une assistance technique et financière aux missions consulaires, des équipements de base, l’expédition de documents et la facilitation d’appels vidéo.  

Dans le long terme, l’objectif est de soutenir les gouvernements intéressés à améliorer leurs services consulaires et leurs procédures d’identification et d’émission de documents de voyage. Les pays cibles peuvent demander une assistance spéciale pour ces actions.